Le collège international de Tunis

 

LE COLLÈGE INTERNATIONAL DE TUNIS

FONDÉ EN 1998

            Le Collège international de Tunis est une société littéraire qui a été fondée par Hélé Béji en 1998. Il a pour but de favoriser la collaboration de haut niveau entre la Tunisie et l’Europe, et plus largement entre la Méditerranée du Sud et le monde, dans les domaines de la philosophie, de la littérature, de l’art, de l’histoire, de l’archéologie, des sciences, de la médecine, etc. Il contribuera à ce rapprochement culturel et à cet échange des œuvres de l’esprit nécessaires à tout processus de civilisation, sur les questions relatives à la mutation des traditions et au destin de la modernité, tant dans le monde occidental que dans les sociétés décolonisées. Il tentera d’en dégager les rapports profonds et les influences réciproques, en marge du discours mondial dominant de la communication, qui n’en présente qu’une caricature de masse à des fins non de savoir, mais de contrôle et d’hégémonie.

            Le Collège international de Tunis engagera un travail de réflexion et d’analyse sur des sujets dont l’enjeu est décisif pour surmonter les préjugés et les malentendus ; en particulier les problèmes posés aussi bien par la crise de civilisation en Occident (dont les effets se répercutent sur les sociétés décolonisées), que par la crise d’identité de ces dernières, dont l’action en retour sur l’Occident est encore méconnue, et qui voient souvent l’esprit de leurs traditions perverties par des doctrines identitaires, dont l’intolérance détruit l’héritage et l’humanité.

            Le travail du Collège sera de renforcer les outils intellectuels en faveur d’une émancipation de la culture et de la raison, afin que Tunis devienne un pôle de rayonnement intellectuel en Méditerranée, entre des personnalités dont les œuvres, les compétences, et l’intégrité intellectuelle sont reconnues. Le Collège instaurera les conditions d’une vraie recherche, d’une conversation au sens philosophique du terme, afin que s’élaborent entre les deux rives de la Méditerranée une pensée et une compréhension riches et communes. Le Collège veut être un espace de liberté et de parole indépendant de tout pouvoir idéologique ou politique.

            La Tunisie, par son itinéraire, par sa civilisation, par son Code du Statut personnel unique dans le monde arabe et musulman, qui fonde l’égalité des sexes dans tous les aspects de la vie civile, par sa faculté historique et politique de dépasser les affrontements violents avec d’autres moyens que l’extrémisme, le fanatisme et l’obscurantisme, par sa mémoire culturelle carthaginoise, romaine, chrétienne, musulmane, occidentale, arabe, francophone, possède une classe intellectuelle capable d’instituer des lieux de débat, et d’inaugurer des fondations privées consacrées à la recherche et à la pensée.

La Tunisie, depuis l’Antiquité, a sédimenté par son génie de civilité les apports étrangers et les a incorporés sans violence à sa psyché collective.

            L’exemple de la Tunisie est la genèse d’une démocratie naissante fondée sur la séparation du politique et du religieux. Le Collège est engagé dans ce travail de questionnement de la résistance à l’intégrisme, du rôle de la souveraineté nationale dans la construction de la liberté d’esprit et de la tolérance. Il est un espace destiné à l’échange et au dialogue publics. Il n’est pas un club fermé, il est ouvert à l’élite scientifique et intellectuelle comme au simple citoyen, francophone ou arabophone.

Le Collège international de Tunis est un lieu un peu hors du temps, intemporel par son espèce de vétusté immortelle. Il se tient dans le retrait, et la distance qu’il instaure avec le monde est nécessaire à la liberté qu’il prend avec le monde. La règle du Collège est la liberté absolue de penser, de douter, de raisonner. C’est une société littéraire, une société savante, où les prises de parole n’ont comme idéal de conduite que « l’intransigeante amitié philosophique ».

            Les travaux du Collège, séminaires, conférences, rencontres, réunions se déroulent dans une vieille demeure de la Médina, appartenant à Hélé Béji, et restaurée à cet effet. Un espace maison d’hôte y est également prévu pour loger les conférenciers invités. Ils peuvent trouver dans ce lieu traditionnel, au cœur de la vieille cité, par son cadre et son architecture, un lieu de travail particulièrement propice à la sérénité de l’étude, à l’éthique du dialogue, et à la liberté des échanges.

Hélé Béji

1998

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