Conférence : Psychanalyse et dévoilement – 2005

 

Conférence donnée le 6 mai 2005 sur le thème “Psychanalyse et dévoilement” au Collège international de Tunis, avec Hajer Karraï, Pr Halayem et le Dr Patrick Delaroche.

Voici quelques extraits de l’allocution de bienvenue prononcée par Hélé Béji

Bienvenue au Collège international de Tunis.

Merci à l’Espace analytique franco-tunisien d’avoir eu cette idée audacieuse du 1er congrès de psychanalyse à Tunis, autour d’un patio littéraire. Merci à ses organisateurs : Hajer Karraï, Pr Halayem, Dr Patrick Delaroche.

Pour ceux qui viennent pour la 1re fois au Collège, je voudrais dire juste 2 mots.

Le Collège est un lieu, un peu hors du temps, intemporel même par son espèce de vétusté immortelle. Il se tient dans le retrait, et la distance qu’il instaure avec le monde est nécessaire à  liberté qu’il prend avec le monde. Il a un charme de monastère, mais sans les rudesses austères du monastère ni des confessionnaux.

Ceci étant, il y a ici et là quelques divans où les psychanalystes peuvent recueillir quelques confessions.

La règle du collège est la liberté absolue de penser, de douter, de critiquer et de raisonner, de s’analyser, sans la crainte du châtiment.

Le Collège n’est sous l’autorité d’aucun parti, aucune corporation, aucune idéologie, aucun pouvoir, aucune opposition, aucune hiérarchie, aucune académie.

Ce n’est pas un club fermé, il n’exige aucune condition d’entrée, il est ouvert à tout public, à toutes les disciplines, à toutes les opinions sans restriction.

C’est une société littéraire, une société savante, où les prises de parole n’ont comme idéal de conduite que « l’intransigeante amitié philosophique » comme le dit un philosophe.

Un des 1ers voiles de la Tunisie encore colonisée tomba ici dans cette maison, bien avant l’Indépendance.

Ma tante, jeune fille élevée de manière très libérale à l’époque par son père, décida de ne plus porter le safsari. Elle se heurta à l’opposition de sa mère, CAD ma grand-mère. Délibération chez le père, mon grand-père. Mon grand-père trancha, le voile tomba.

Puis il y eut une nouvelle revendication, les cheveux. Nouvelle controverse, nouvelle discorde familiale. C’était la mode Coco Chanel des cheveux courts, elle voulut donc se couper les cheveux. Ma grand-mère s’y opposa encore. Ma tante envoya alors un télégramme à son père qui était en France. Verdict du père, d’accord pour couper les cheveux.

Depuis dans la famille, aucune femme ne s’est voilée, et aucune ne s’est laissé dicter son libre arbitre.

Je laisse les psychanalystes méditer sur les interprétations à donner au modernisme du père et au traditionalisme de la mère…

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